700 pages. C’est ce que le tennis aligne pour exposer ses règles, jusqu’à exiger d’un joueur qu’il sollicite l’arbitre avant de quitter le court pour une urgence. À côté, le football américain déroule un catalogue de situations codifiées à l’extrême : on pense au fair catch, ce geste rare qui permet au receveur d’immobiliser le jeu sous conditions strictes, preuve que chaque détail est balisé.
Dans certains sports, le règlement ne se compte plus en centaines mais en milliers de pages. Résultat : même les arbitres les plus expérimentés se retrouvent parfois à douter, confrontés à une situation ambigüe qui défie le protocole. Les mises à jour et adaptations, saison après saison, s’accumulent, à tel point qu’assimiler l’intégralité du règlement devient un exploit en soi.
Cycle menstruel et activité physique : comprendre les liens essentiels
Le cycle menstruel influence de nombreux aspects du quotidien sportif : il transforme la manière de s’entraîner, modifie la performance, donne un ton à la fatigue et à la récupération. Les variations d’œstrogènes et de progestérone n’ont rien d’anodin : elles créent de réelles différences d’énergie et de force musculaire. Certaines périodes boostent les résultats tandis que d’autres imposent un rythme plus doux. Des structures médicales spécialisées en sport le constatent : quand les entraînements sont modulés selon les phases du cycle, l’endurance s’améliore, les blessures diminuent et la progression devient plus régulière.
Mais, dans les travaux scientifiques, le terrain reste encore peu exploré. Les femmes figurent rarement dans les protocoles d’étude portant sur l’impact du sport. Malgré tout, des études récentes mettent en lumière l’influence concrète du cycle sur l’activité physique : durant la phase folliculaire et autour de l’ovulation, l’élévation des œstrogènes agit comme un coup de fouet sur la performance. À l’inverse, la phase lutéale marque souvent un passage plus difficile, avec davantage de lassitude.
Sur le terrain, quelques clubs et entraîneurs adaptent désormais la préparation physique au profil hormonal de chaque sportive. Mais l’écoute du corps féminin n’est pas partout la norme. Beaucoup rapportent des sensations changeantes, parfois passées sous silence, qui jouent pourtant un rôle décisif dans le rapport au sport. Le dialogue s’installe peu à peu, porté par l’expérience des athlètes et l’attention croissante accordée à ce sujet.
Quels sports privilégier pendant les différentes phases du cycle ?
Les variations hormonales guident l’intensité et le choix des disciplines. Pendant les règles, lorsque l’organisme fonctionne au ralenti, il vaut mieux privilégier une activité modérée,marche, yoga, natation douce. Bouger reste bénéfique, sans aller jusqu’à l’épuisement, à un moment où le corps signale la nécessité de ménager ses forces.
La phase folliculaire, dynamisée par les œstrogènes, s’accompagne d’un net regain d’énergie et d’un moral retrouvé. L’endurance s’envole, et la récupération aussi : sports collectifs, courses, renforcement musculaire… La période s’y prête. C’est le moment idéal pour se challenger ou varier les séances.
Avec l’ovulation arrive un sommet de forme, mais aussi une fragilité articulaire accrue. Risque de blessures ligamentaires en hausse, surtout si l’on pratique des sports à arrêts et départs brusques. Mieux vaut se montrer prudent, écouter ses sensations et ajuster l’intensité quand le corps le demande.
Enfin, la phase lutéale s’installe avec son cortège de fatigue et d’effort ralenti sous l’effet de la progestérone. Exit les disciplines explosives ; faire la part belle à la tonicité douce,renforcement léger, mobilité, stretching, natation posée,permet de conserver la dynamique sans forcer sur une mécanique déjà éprouvée.
Adapter sa pratique pour plus de bien-être et de performance
Faire du sport pendant ses règles est une question d’écoute de soi et d’ajustements précis. Des études l’ont montré : s’activer physiquement, même de façon modérée, stimule la sécrétion d’endorphines et de dopamine, ce qui accompagne la gestion de la douleur, atténue les crampes et permet parfois de raccourcir la période difficile.
Ce bien-être passe aussi par des solutions adaptées côté matériel. Pour les exercices doux, serviettes hygiéniques et tenues confortables sont le combo habituel. Si l’intensité monte, beaucoup optent pour un tampon, une coupe menstruelle ou la culotte adaptée, chacune ayant ses partisans selon la discipline ou le ressenti. Certaines équipes sportives, outre-Manche, aménagent jusqu’aux uniformes pour alléger la gêne et rassurer les plus jeunes.
L’alimentation vient soutenir l’effort : lors de règles abondantes, une alimentation riche en fer aide à refaire le plein. En phase lutéale, la progestérone amplifie le risque de déshydratation,boire plus, choisir des eaux minéralisées, devient alors nécessaire.
Pour synthétiser ces ajustements, voici les éléments à retenir :
- L’activité physique, grâce aux endorphines, peut soulager les douleurs.
- La protection hygiénique idéale dépend du type d’effort.
- Tenue sportive et alimentation se réajustent naturellement en fonction des besoins du moment.
Précautions et conseils pour s’épanouir en bougeant pendant ses règles
Première cause d’absentéisme chez les jeunes sportives, la douleur menstruelle freine encore nombre d’élans. Préparatrices physiques et athlètes confirmées témoignent : fatigue, inconfort, appréhension d’un imprévu, tout peut devenir frein. Le tabou reste présent dans certains clubs et équipes, même si, peu à peu, la voix des sportives se libère. Des figures de haut niveau, comme Serena Williams ou Dina Asher-Smith, l’ont affirmé publiquement, allant jusqu’à déclarer forfait pour préserver leur intégrité en période délicate.
Petit à petit, les responsables sportifs adaptent leur discours, initient des discussions et lèvent les non-dits. Mais l’éducation menstruelle au plus jeune âge progresse lentement : beaucoup d’adolescentes manquent encore de repères sur le choix de leur équipement, sur la lecture des alertes corporelles et sur la façon de moduler leur entraînement au fil du cycle.
Certains contraceptifs hormonaux modifient les performances, parfois de façon subtile, tout en limitant certains accidents. À l’autre bout du parcours, la ménopause réduit la force musculaire à mesure que les taux hormonaux chutent. Les groupes qui prennent ces aspects en compte et misent sur la confiance créent un climat propice à la progression individuelle et collective.
Pour traverser plus sereinement la période des règles tout en pratiquant son sport, gardez en tête ces conseils pratiques :
- Face à une douleur inhabituelle ou intense, il est préférable de lever le pied, voire de consulter.
- Favorisez un dialogue ouvert avec les coéquipières et l’encadrement ; évoquer la question n’a rien d’incongru.
- Pensez à alléger le programme et à intégrer des temps de récupération supplémentaires pendant les phases les plus éprouvantes.
Ouvrir le jeu, délier les langues, favoriser l’ajustement collectif : là aussi réside un levier de performance. Parfois, c’est justement dans le climat de confiance et d’attention que s’écrit le déclic sportif.

